L’arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d’épandage des produits mentionnés à l’article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime par voie aérienne autorise les dérogations annuelles à l’interdiction des épandages aériens de pesticides. Depuis, plusieurs départements français ont déjà fait l’objet d’arrêtés préfectoraux en ce sens, et la Bourgogne n’y a pas échappé !
Veille au grain s’associe bien évidemment aux nombreuses indignations associatives et citoyennes déjà publiées telles que celles de Générations Futures ou encore de la FNE qui « a plusieurs fois exprimé son opposition de principe aux dérogations annuelles » en soulignant que « ces dérogations sont contraires à l’objectif de réduire de moitié l’usage des pesticides en France ».
Les exploitations qui utilisent l’épandage aérien ne sont en général pas des exploitations paysannes mais plutôt de type industriel. Il existe des alternatives à l’usage des pesticides qui ont faire leurs preuves dans les vignobles, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que c’est le secteur en Bourgogne qui connait le plus fort taux de conversion à l’agriculture biologique. Les nuisances des pesticides sur la santé humaine, les sols, la biodiversité sont connues et la diffusion de ces produits dans l’environnement engendre des coûts colossaux qu’il n’est plus supportable de ne laisser payer qu’aux contribuables et non aux pollueurs eux-mêmes !
Dans le cadre de la mise en œuvre de cet arrêté du 31 mai 2011, voici
- un argumentaire de la FNE pour aider à répondre aux consultations publiques
- la circulaire du 5 mars 2012 précisant les produits ayant fait (ou en train de faire) l’objet d’une évaluation spécifique pour les épandages aériens
- une note de l’UNAF envoyée à ses adhérents
- la réponse de l’association Yonne Nature Environnement à la consultation publique de ce printemps dans l’Yonne
- le communiqué de la CAPEN ainsi que sa fiche sentinelle à remplir en cas de constatation de dégradation de l’environnement
- les six arrêtés préfectoraux bourguignons autorisant l’épandage de fongicides pour la vigne dans de nombreuses parcelles…
Par ailleurs, il est important de rappeler qu’il existe des méthodes alternatives à lutte chimique contre la pyrale et la sésamie (ça c’est pour le maïs !) : il existe des techniques culturales consistant à broyer et enfouir les résidus de récolte pour empêcher l’hivernage des larves. Combinés à la rotation des cultures, ces méthodes sont efficaces (même l’AGPM le dit !). Les moyens de lutte biologique tels que le trichogramme présentent une efficacité intéressante contre la pyrale. Les résultats obtenus grâce à certains trichogrammes sont comparables à un traitement chimique (on obtient en moyenne 85 % de parasitisme sur les pontes).
Voir pour cela les sites de l’INRA, de Rés’OGM info et de biotop.
Pour terminer, voici
- un exemple de dossier de presse : celui de Nature 18
- ainsi qu’un article sur l’épandage en Corrèze : Épandages aériens en Corrèze !!! Nouvelle bataille contre les pesticides
Dijon, le 11 juin 2012.