Lettre d’information d’août 2013
Article mis en ligne le 12 août 2013
dernière modification le 14 août 2013

Actualités de Veille au grain

Cultivons la vie…

L’émission de radio Cultivons la vie est terminée mais vous pouvez toujours réécouter les différents épisodes sur notre site.

…sans pesticides !

Une brochure d’information sur les pesticides a été réalisée par Adeline DEILLER dans le cadre de son service civique. Elle sera très bientôt disponible !

Ensemble contre les Perturbateurs Endocriniens

Veille au grain est co-signataire d’un manifeste contre les perturbateurs endocriniens,
avec entre autres le Réseau Environnement Santé et Générations Futures :
si vous adhérez à cette cause vous pouvez signer et faire circuler la pétition http://www.change.org/StopPE

Cette mobilisation est d’autant plus importante que l’EFSA (l’agence européenne de sécurité des aliments), suite à des pressions des lobbies, cherche à contourner la définition de ces perturbateurs endocriniens, et sous-entend que certaines substances endocriniennes ne seraient pas nocives : « Le groupe d’action Pesticides Action Network (PAN) a accusé l’EFSA de créer des failles pour que l’industrie des pesticides échappe aux interdictions des substances chimiques qu’elle utilise. »
Après les OGM cachés voici les PE cachés !

Actualités bourguignonnes

Retrouvez les événements régionaux sur la carte en page d’accueil de ce site !

OGM

Nous avons plus besoin des abeilles que des OGM !

Cette pétition est toujours d’actualité, merci de continuer à la faire circuler !

France

Le Conseil d’Etat a annulé le moratoire sur le MON810 qui suspendait la mise en culture de ce maïs OGM. Cette interdiction, obtenue très difficilement en 2012 grâce à la pression citoyenne, était fragile juridiquement et menaçait d’être levée à tout moment. C’est chose faite ! Le Chef de l’Etat a annoncé une prolongation du moratoire, précisant qu’il fallait travailler à le « sécuriser juridiquement ». Il a été suivi par ses ministres, notamment le nouveau Ministre de l’Environnement Philippe MARTIN, assurant qu’« une décision sera prise avant les prochains semis ». José BOVE a quant à lui réclamé une nouvelle législation sur les OGM et estime que « si aujourd’hui on réévaluait le MON810, il ne passerait pas ».

Les annonces du gouvernement sont en accord avec la politique française actuelle : arrêt de l’expérimentation sur des peupliers OGM et lancement d’une étude à long terme sur les risques des OGM suite à l’étude du Pr SERALINI. Restons vigilants pour que cela continue !

Europe

La levée du moratoire en France intervient quelques jours après que Monsanto a annoncé sa volonté de retirer toutes ses demandes d’autorisation de culture d’OGM en Europe, à l’exception du maïs MON810 à cause duquel il n’y a plus de maïs bio en Espagne... Inf’OGM titre très justement son article sur la nouvelle de ces retraits : « Monsanto renonce à la culture des plantes transgéniques, pas aux OGM »… Comme le souligne la députée européenne Corinne LEPAGE : « cette nouvelle n’est bonne qu’en apparence pour les consommateurs et ceux qui peuvent avoir des doutes sur l’utilité des OGM. » En effet, si l’entreprise lâche du lest dans ses dossiers de demande d’autorisation de mise en culture suite aux nombreuses difficultés rencontrées auprès des citoyens européens, elle ne renonce pas pour autant à nous les imposer… en nous les faisant manger (!) car ses dossiers de demandes d’autorisation concernant l’alimentation ne sont pas retirés, eux... En résumé, Monsanto retire ses dossiers gênants et trop visibles pour redorer son blason mais continue à nous distiller ses OGM en douceur, tout en se recentrant sur d’autres dossiers plus faciles à faire passer : les Variétés Tolérantes aux Herbicides (VTH), ces « OGM cachés » qui inquiètent de nombreuses organisations. Cachés ou non, ces OGM se retrouvent quoiqu’il en soit dans notre alimentation, bien souvent sans que nous le sachions, comme ce colza de Bayer qui, à défaut de pouvoir être totalement retiré des aliments, est désormais autorisé à la consommation

Un petit point positif est cependant à noter du côté de l’EFSA, l’agence européenne de sécurité des aliments : la durée d’évaluation des OGM est récemment passée de 3 mois à 2 ans, ce qui constitue une petite victoire obtenue grâce à l’étude du CRIIGEN publiée en 2012.

Monde

Les OGM ne permettent toujours pas de nourrir le monde et d’enrayer la famine, c’est pourquoi la France et la Bolivie ont annoncé qu’elles excluaient de l’aide au développement les dossiers concernant des OGM. Une bonne nouvelle pour ceux qui ont compris que non seulement les OGM ne sont pas plus productifs mais que de surcroît ils ne tiennent même pas leurs promesses, notamment face aux insectes.

« Qu’est-ce que ça veut dire, une variété, quand on réfléchit au mot ? »,
interroge Jean-François BERTHELLOT,
les pieds enfoncés dans la terre collante de ses champs de blé.
Dans sa ferme, l’agriculteur en manie une conception quelque peu tombée en désuétude
mais qui a le mérite de donner un sens à l’adjectif "varié" qui s’y cache.
Il en est ainsi de sa Japhabelle, dont il est particulièrement fier.
Une variété paysanne haute, robuste,
qui mêle des épis plus ou moins barbus, plus ou moins épais,
et dont le vert tendre tire, selon les plants, sur le blond, le roux ou le noir bleuté.
Elle associe en fait vingt familles de blés différents.
La diversité génétique de ces variétés leur permet de mieux résister aux maladies
qui contamineront moins facilement l’ensemble de la parcelle, sans ajout de pesticides.

Le Monde

Brevetage du vivant

Les Faucheurs Volontaires du monde entier sont venus en France fêter les dix ans d’existence de leur lutte, moyen de protestation choisi pour dénoncer l’imposition qui nous est faite des OGM. Quatorze pays étaient représentés et une déclaration commune est sortie de cette rencontre, où les participants ont notamment déclaré refuser le brevetage et la marchandisation du vivant.
Sur ce point, il est à noter que l’Allemagne a modifié sa loi sur les brevets, donnant un signal fort pour l’avenir : « Il est clairement précisé que l’interdiction de breveter s’applique également aux produits dérivés des plantes et des animaux ainsi que le matériel utilisé pour la sélection, tel que les semences, le sperme, les ovules et les embryons. »

Un peu d’humour pour terminer

« OGM source de vie ! » (parodie anonyme)

Pesticides

Abeilles

Les VTH inquiètent les organisations environnementales parce qu’elles sont des « OGM cachés » mais également parce qu’elles présentent des risques pour les insectes pollinisateurs. Comme le souligne Inf’OGM, les VTH « sont un élément d’un modèle agricole basé sur l’utilisation d’herbicides dont les impacts sur l’abeille sont depuis longtemps questionnés. »
Les abeilles, qui ne subissent pas les effets néfastes des pesticides qu’en France : les abeilles du Québec sont également gravement touchées par les néonicotinoïdes

Eau

La nouvelle a fait le tour du web : 93 % des cours d’eau français sont contaminés par les pesticides. L’information n’est pourtant pas si « nouvelle » que ça puisqu’un rapport du Commissariat Général au Développement Durable titrait déjà en 2011 : « la contamination des cours d’eau par les pesticides est généralisée ». La carte de la pollution des eaux disponible sur le site du Ministère de l’Ecologie montre clairement, une fois de plus, que la côte viticole est le siège d’une pollution des eaux importantes…

Mais, qu’importe, les gestionnaires de l’eau occultent le problème en diluant les eaux trop polluées… pour qu’elles respectent les normes en vigueur ! Ce problème est régulièrement – mais vainement – dénoncé par l’association de consommateurs Que choisir.

Pourtant, même si les efforts fournis mettraient du temps à être visibles, des solutions concrètes et cohérentes existent et pourraient être mises en œuvre, parmi lesquelles :
- interdire l’usage non-agricole des pesticides, via une proposition de loi déposée récemment par le Sénateur Joël LABBE ;
- encourager les produits issus de l’agriculture biologique ;
- permettre à tous les acteurs publics et privés d’œuvrer main dans la main efficacement pour reconquérir la qualité de l’eau

Malgré cela, des décisions peu cohérentes sont prises, au sein même des différents services de l’Etat parfois, telles que des dérogations accordées en dépit du bon sens… Et les échelles de temps parfois trop électorales ne correspondent bien souvent pas à ce qui serait nécessaire à l’environnement pour se régénérer : « Même si les agriculteurs modifient leur méthode de culture, on ne pourra voir les effets à la source que dans dix ou quinze ans.... et la dérogation peut durer trois ans !! » (renouvelable deux fois).

« Condamnation par Bruxelles en raison des nitrates,
fermetures de points de captage…
la dégradation continue des eaux du fait des pollutions agricoles
souligne l’échec de la politique de l’eau en France.
L’état d’urgence doit être décrété pour la ressource aquatique.
Outre des dommages environnementaux souvent irréparables,
les conséquences de ces pollutions se répercutent
sur la qualité de l’eau délivrée aux consommateurs.
Si cet échec est imputable au manque de volonté
des autorités nationales et européennes, l’arbre ne doit pas cacher la forêt,
à savoir la dilution de la gestion de l’eau dans une multitude d’instances locales.
Les représentants associatifs n’y sont qu’une goutte d’eau.
Ainsi, les associations ne représentent que 5 %
des membres de l’agence de l’eau Seine-Normandie.
De plus, les conditions minimales d’une participation efficace
à la prise de décision publique ne sont en général pas réunies
(dossiers volumineux adressés tardivement, absence de véritables débats, etc.).
Ajoutez à cela des moyens de contrôle étatiques en perte de vitesse
et tous les ingrédients sont réunis pour une gestion inefficace de l’eau du fait des pressions locales… »

Alain BAZOT, Président de l’UFC - Que Choisir

Flavescence Dorée

La Flavescence Dorée et les traitements chimiques imposés par les préfectures pour l’éradiquer continuent d’inquiéter les populations des régions viticoles, notamment en Saône-et-Loire.

Santé

L’étude de l’INSERM publiée le 13 juin dernier a fait l’effet d’une mini bombe dans la sphère médiatique, un pavé de plus dans la mare des bonnes prédications des multinationales qui fabriquent ces produits : « En dépit des dénégations des industriels du secteur, les pesticides sont bel et bien impliqués dans un grand nombre de pathologies lourdes – cancers, maladies du sang, troubles neurologiques, malformations, etc. – dont l’incidence tend à augmenter dans le monde. » (Le Monde) Le même jour les Amis de la Terre annonçaient que des analyses avaient permis de déceler la présence de la molécule active du RoundUp dans les urines des français… Et moins d’un mois plus tard sortaient les résultats de l’enquête « EXPPERT » n°2 de Générations Futures qui révèle la présence de pesticides interdits et de perturbateurs endocriniens dans les fraises…

Malgré toutes ces études qui montrent chaque fois davantage les risques des pesticides pour notre santé, le combat reste inégal. Un des élus qui se bat le plus contre le lobbying des firmes qui les produisent est le député Gérad BAPT, Vice-président du Groupe d’Etudes Santé Environnementale de l’Assemblée Nationale. Dans la majorité socialiste se trouvent aussi des Sénateurs qui ont déposé une proposition de loi « visant à améliorer l’évaluation, le contrôle et les usages des pesticides ».

Heureusement, toutes les batailles ne sont pas perdues :
- dans l’Orne le Préfet a abandonné un projet de modification de l’arrêté préfectoral limitant l’usage des produits phytosanitaires, et ce grâce à une participation massive du public lors de la consultation publique !
- les épandages aériens en Guadeloupe ont été suspendus, laissant de nouveau un petit espoir de diminuer l’empoisonnement des populations locales…

Agriculture bio, alimentation et autres

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Lettre d’information d’août 2013