Colloque Nutrition Santé à Dijon
Article mis en ligne le 21 septembre 2012
dernière modification le 30 novembre 2012

Agroalimentaire : atout santé ou santé à tout prix ?

Veille au grain a participé au colloque Nutrition Santé à l’université de Bourgogne à Dijon, organisé comme chaque année par des étudiants du Master 2 Nutrition Santé.

Le programme de ce colloque est ici.

1. Mme Deborah WALLET-WODKA, Maître de conférences à l’université Pierre et Marie Curie et co-auteur du livre « Marketing des produits de santé » a commencé la série d’interventions.
Qu’est-ce qu’une « allégation santé » ? Danone a dû retirer celle qui était inscrite sur son produit Actimel.
Le terme « alicament » n’est pas réglementaire (cf EFSA).
Quand on demande aux consommateurs ce qu’est un « aliment-santé » ils répondent « les fruits et légumes » et non « les aliments enrichis » (en vitamines, ou fibres, ou autres). Quand on leur demande à quoi peuvent servir ces « aliments-santé » ils répondent en premier « à lutter contre le cholestérol ». Sur 640 interrogés dans le sondage en question, seuls 16 % répondent qu’un aliment-santé est un produit bio.

Vous pouvez retrouver l’enregistrement sonore de sa prise de parole ici.

2. Mme Cécile DECHELOTTE-PETIT, Déléguée générale ARIA Bourgogne / Coordinatrice Vive la Bourgogne !
Les IAA (industries agro-alimentaires) sont le 1er secteur industriel en France (17 % du chiffre d’affaire de l’industrie), qui résiste assez bien à la crise.
Les tendances locavore / bio / consommation confessionnelle sont de plus en plus prises en compte.
80 % des produits alimentaires consommés en France sont produits en France.
Une forte dépendance aux distributeurs est constatée : 90 % des IAA sont des PME qui vendent à seulement 6 centrales d’achat.
Il existe un problème important de transmission des entreprises familiales, d’où un risque accru de concentration des entreprises aux mains de quelques grands groupes.
L’ANIA a commandé une étude à Observia qui s’intitulait « Vers où allons-nous ? » (cf diapo 20) dans laquelle divers scenarii ont été envisagés… le 4ème étant « la révolution biotechnologique au service de la diversité alimentaire »…

- Nous trouvons regrettable que le scenario « la biodiversité naturelle et cultivée au service de la diversité alimentaire » n’ait pas été envisagé ! La remarque lui a été faite à la fin de son exposé, ce à quoi l’intervenante a répondu que cette étude ne prétendait pas être exhaustive.

Les produits pour séniors représentent un marché en fort développement.
Aujourd’hui le mot « naturel » rime avec « santé » (sans additif…) mais « on n’a pas de preuve que le bio est meilleur pour la santé » !!!

- Paul SCHEFFER a rappelé quelques chiffres à ce sujet à la fin, puis a rappelé également que la flambée des prix des denrées alimentaires était plus due à la spéculation qu’aux aléas climatiques et qu’il pourrait être intéressant de travailler avec Solagro pour affiner leurs scenarii.

Vous pouvez retrouver l’enregistrement sonore de sa prise de parole ici ainsi que son diaporama.

3. Mme Isabelle SEVERIN, Maître de conférences, DERTTECH « PACKTOX » à AgroSup Dijon, Laboratoire de toxicologie alimentaire

- DERTTECH signifie « Département d’Etudes, de Recherche et de Transferts Technologiques ». Ces départements, au nombre de 2, sont spécifiques à l’Université de Bourgogne : un en toxicologie alimentaire et l’autre en œnologie. Il s’agit de structures mixtes entre la Recherche publique et les laboratoires privés. Voici 2 liens pour illustrer ce principe :
http://www.welience.com/ et http://www.crecep-bourgogne.com/

Le 1er colorant alimentaire a été la fleur de souci dans le beurre au Moyen Age.
Il existe 26 catégories d’additifs alimentaires pour lesquels on procède à une évaluation du risque, le risque étant fonction du danger et de la fréquence d’exposition à ce danger, c’est-à-dire qu’il est assimilé à une probabilité.
Il y a les risques réels et les risques perçus. Par exemple, pour l’aspartame, le risque réel est faible mais le risque émotionnel est fort (!!!!), alors que pour la stévia c’est le contraire : tout le monde croit que c’est sans danger alors que cette substance n’a pas été évaluée...

Vous pouvez retrouver l’enregistrement sonore de sa prise de parole ici

4. Une table ronde a ensuite eu lieu avec Pierre GUILLE, Président de l’association de consommateurs UFC Que Choisir 21, dont vous pouvez retrouver l’enregistrement sonore ici

De gauche à droite : Paul Scheffer, Sébastien Loctin, Christine Bouley, Pierre Guille

5. Mme Christine BOULEY, créatrice d’Orchidali, société de consultance spécialisée en nutrition qui accompagne les entreprises de l’agro-alimentaire, de compléments alimentaires et les fournisseurs d’ingrédients, dans la valorisation des bénéfices nutritionnels et de santé dans les aspects scientifiques et réglementaires

Vous pouvez retrouver l’enregistrement sonore de sa prise de parole ici

6. M Sébastien LOCTIN créateur de l’entreprise Biofuture
M LOCTIN est un industriel qui a pris conscience de la nécessité de se nourrir avec des produits issus de l’agriculture bio et qui milite pour.
Il commercialise des huiles pour les femmes enceintes qui contiennent des huiles de poissons (garantis issus de pêche équitable) desquelles ont été retirés les métaux lourds et autres PCB.

Vous pouvez retrouver son diaporama ici.

7. M Paul SCHEFFER (du RES, Président de l’ADNC)
Un salon « diet & com » est prévu pour 2013... A quand un salon « diet-éthique » ?

Vous pouvez retrouver la vidéo de son intervention ici :
- Scheffer partie 1
- Scheffer partie 2